Le bilinguisme gagne du terrain
Dans un monde parsemé de défis économiques, sociopolitiques et linguistiques où la maîtrise des TIC est capitale, un changement de paradigme linguistique pour tous les Camerounais vers le Bilinguisme devient un impératif. Ceci permettrait de remédier à certains problèmes dans le pays, ce qui contribuerait à la paix.
Ceci explique pourquoi au ministère de l’enseignement secondaire, sous la houlette de Pr. Pauline Nalova Lyonga, la promotion du Bilinguisme sont porteurs de fruits. Il est donc indéniable que le Ministère des Enseignements Secondaires et son infatigable chef, le Pr Nalova Lyonga a fait de la pratique du bilinguisme une pierre angulaire non seulement des activités quotidiennes du Ministère mais aussi de la vision d’émergence 2035 du Chef de l’Etat, Paul Biya.
Depuis sa nomination au poste de ministre des Enseignements secondaires, la Pr Nalova Lyonga a fait de la pratique et de la promotion du bilinguisme dans son département ministériel une mission essentielle. Le bilinguisme renforce les capacités cognitives – les personnes bilingues ont tendance à être plus créatives et flexibles. Ils peuvent être plus ouverts d’esprit et trouvent également plus facile de se concentrer sur une variété de tâches simultanément. Ainsi, à travers la célébration annuelle de la Semaine nationale du bilinguisme pour influencer les secteurs éducatifs dans la mise en place d’un système d’éducation bilingue au Cameroun, le Gouvernement a intensifié la promotion du bilinguisme qui vise à faciliter le vivre ensemble des citoyens.
Faire du Cameroun un meilleur endroit grâce au bilinguisme afin d’encourager les Camerounais à s’exprimer dans les deux langues officielles du pays, le Chef de l’Etat a promulgué la loi n° 2019/019 du 24 décembre 2019 « visant à promouvoir l’égal usage de l’anglais et du français dans les services et organismes publics ». Pour faire appliquer cette loi, le Ministre des Enseignements Secondaires donne le ton et ne ménage aucun effort pour transformer les écoles monolingues en collèges et lycées bilingues. Même les écoles techniques qui n’avaient jusqu’alors qu’une seule langue d’enseignement se transforment en collèges et lycées techniques bilingues.
Au MINESEC, l’Inspecteur Coordonnateur Général du Bilinguisme et ses collaborateurs ont ajouté une touche de marketing à la Journée Hebdomadaire du Bilinguisme au Ministère en procédant à la sensibilisation avec des banderoles – banderoles rétractables et face à face d’encouragement des visiteurs et du personnel du ministère d’être bilingue.
Au niveau des écoles, la création de clubs de langues, l’institution du Jeu Bilingue qui consiste pour les enseignants à utiliser l’autre langue officielle pendant les dix dernières minutes de chaque cours, le magazine Bilingue, le débat national télévisé (débat des élèves sur le bilinguisme thème parfois diffusé en direct ou enregistré pour être diffusé plus tard sur la CRTV) etc. lors de la Semaine nationale du bilinguisme, sont autant de stratégies utilisées pour promouvoir le bilinguisme au niveau de l’enseignement secondaire.
Pour couronner ces efforts, il y a le programme spécial d’éducation bilingue qui est mis en œuvre dans quelque 150 écoles pilotes sur tout le territoire national. Ce programme phare n’enseigne pas seulement le français et l’anglais intensifs, il place également les apprenants dans une situation d’immersion partielle où ils doivent apprendre le sport et l’éducation physique, la citoyenneté et les arts et métiers dans l’autre langue officielle. Une autre innovation de ce programme est l’enseignement et l’évaluation de la communication orale, un aspect de l’apprentissage et de l’évaluation des langues qui a été négligé dans le passé. A noter également le Centre d’enseignement à distance où le français et l’anglais, entre autres matières, sont enseignés, enregistrés et hébergés sur la plateforme du Ministère à l’adresse https://minesec-distancelearning.cm ainsi que sur YouTube pour une exploitation par tous.
La maîtrise des langues officielles du Cameroun apporte indéniablement d’énormes avantages à ceux qui la maîtrisent. La maîtrise des deux langues est une compétence supplémentaire qui enrichit son CV et les personnes bilingues sont un atout pour les employeurs, car les services sont mieux rendus dans les deux langues. De plus, les apprenants ayant une certaine maîtrise de l’anglais et du français en profiteraient grandement puisqu’ils pourront se faire comprendre lorsqu’ils appelleront le Centre d’appels (@) pour chercher une solution à leurs problèmes.
Cependant, malgré l’enthousiasme mis en place par les responsables du MINESEC pour promouvoir le bilinguisme tant chéri, ils sont confrontés à de nombreux défis qui ralentissent le processus et laissent parfois l’impression que des jalons ne sont pas franchis.
L’un de ces inconvénients est l’ignorance du pouvoir de ces deux langues qui ouvrent des portes à des opportunités illimitées à l’intérieur et à l’extérieur du Cameroun. Certains apprenants, selon les rapports, ne sont tout simplement pas intéressés par l’autre langue officielle et la considèrent comme un fardeau supplémentaire, une attitude ayant un impact négatif sur le cours de langue. Pire encore, la peur des apprenants de faire des erreurs est un sérieux défi à relever. Parmi les autres défis auxquels sont confrontés les responsables, mentionnons : l’insuffisance des ressources humaines, matérielles et financières, la nonchalance des directions d’école et l’hostilité de certains parents à l’égard de la « deuxième » langue officielle.
Face à tout cela et malgré ces déboires, l’effort de promotion du bilinguisme au Ministère des Enseignements Secondaires prend de l’ampleur alors que la Ministre Nalova Lyonga et ses collaborateurs sont déterminés à atteindre leurs objectifs de faire du Cameroun un meilleur endroit en veillant à ce que tous les intervenants se mettent à niveau et élaborent de nouvelles stratégies pour promouvoir le bilinguisme.
En attendant, il faut créer l’immersion en encourageant les camps de vacances, les visites d’échanges entre les écoles et les familles des deux sous-systèmes. Les apprenants doivent être amenés à comprendre que faire des erreurs est un pas positif vers la perfection et qu’éviter de parler du tout est une mauvaise stratégie d’apprentissage. Les erreurs et les difficultés doivent être transformées en opportunités d’apprentissage, comme la ministre l’a toujours insisté auprès de ses collaborateurs.
Et au-delà de tout doute raisonnable, comprendre la culture des autres et parler leur langue aide à briser les murs de l’incompréhension et à construire des ponts. Nelson Mandela a bien saisi cela lorsqu’il a dit : « Si vous parlez à un homme dans une langue qu’il comprend, cela lui monte à la tête. Si vous lui parlez dans sa propre langue, cela lui touche le cœur. Dans un monde aux enjeux économiques, socio-politiques et linguistiques où la maîtrise des TIC est primordiale, un changement de paradigme linguistique pour tous les Camerounais vers le bilinguisme devient un impératif. Cela contribuerait grandement à atténuer certains des problèmes du pays, contribuant ainsi à la paix nationale.